Oda Nobunaga by Charles-Pierre Serain

Auteur:Charles-Pierre Serain
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782915384260
Éditeur: Centon éditions
Publié: 2016-08-23T00:00:00+00:00

Forteresse de Nagashima – 12 mai 1574

L’explosion déchira l’air et sa puissance projeta des combattants à plusieurs mètres des fortifications. Profitant de la surprise et de la fumée qui couvrait leurs mouvements, deux compagnies d’ashigarus se ruèrent dans la brèche qui venait de s’ouvrir dans les défenses de la forteresse. Le premier groupe, équipé de lances, forma rapidement un arc de cercle pour sécuriser l’espace autour de la muraille effondrée. Deux autres groupes de soldats armés d’arcs se positionnèrent et tirèrent sur les ennemis qui se ruaient déjà sur eux. Une partie d’entre eux fut fauchée par la première salve de mousquets ; les survivants se jetèrent immédiatement à terre dans l’espoir de trouver refuge derrière un rocher ou une caisse de munitions.

Sans leur laisser le temps de se ressaisir, un groupe de samouraïs, sabre à la main, se précipita pour les faucher. En moins d’une minute, les forces du clan Oda venaient enfin de réussir une attaque déterminante dans le siège de la forteresse des ikkô-ikkis. Le dynamitage de la muraille avait déstabilisé une partie de la défense ennemie. Un flot ininterrompu d’ashigarus se déversait à présent dans la cour de la deuxième enceinte et se dirigeait vers les postes fortifiés et les salles de garde pour neutraliser les combattants ennemis.

Les ikkô-ikkis, dépassés durant quelques minutes par l’attaque surprise du clan Oda, organisèrent rapidement une contre-attaque. La poterne de la première enceinte s’ouvrit tout à coup pour laisser passer une horde de guerriers courant, armes à la main, vers les envahisseurs. Leurs tenues sales et déchirées contrastaient singulièrement avec les uniformes impeccables de l’armée régulière de Nobunaga. La plupart des insurgés étaient équipés de pièces d’armures disparates trouvées un peu partout sur les champs de bataille. L’ensemble donnait plus l’impression d’une bande de bandits de grand chemin que celle d’une armée de guerriers. Au milieu des quelques samouraïs en armure, on distinguait des paysans, reconnaissables à leur habillement et à leur armement de fortune. Plus rares, quelques sôheis, la tête recouverte d’un grand foulard blanc, pointaient leurs naginatas vers les ashigarus.

Une nouvelle salve de mousquets frappa les insurgés et de nombreux combattants s’écroulèrent, fauchés en pleine charge par les arquebusiers. Effrayés par la puissance des armes à feu, inconnue pour eux, de nombreux attaquants tentèrent de reculer rapidement vers la poterne pour se mettre à l’abri. Mais plusieurs de leurs officiers se placèrent sur leur chemin et les obligèrent à repartir à l’assaut. Malgré leur frayeur, les fuyards se résolurent à affronter de nouveau les troupes d’Oda et leurs armes meurtrières.

Pour venir les appuyer, des archers rebelles étaient arrivés sur place et déversaient leurs flèches sur les ashigarus ennemis. Protégés par des boucliers mobiles en bois posés devant eux, ces derniers ne subirent cependant aucun dommage et, sous les ordres de leur officier, visèrent en priorité les archers dont les trois quarts furent réduits au silence par la troisième salve de tirs.

Profitant de cette situation, un troisième groupe d’ashigarus lança sa charge contre les ikkô-ikkis et les repoussa sur une trentaine de mètres.

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